Le plan viabilité hivernale dans l’Ain.

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Le plan viabilité hivernale démarre ce vendredi dans l’Ain.

Paradoxe en cette période de douceur anormale où le mercure a encore atteint plus de 20° en Bresse ou dans dans le Bugey sans toutefois battre les records du 12 novembre 1995, le plan de viabilité hivernale sera mis en place dans le département de l’Ain par le conseil départemental à compter de ce vendredi 16 novembre et ce jusqu’à la mi-mars. Et même  un peu plus pour lma zone montagne si les conditions climatiques le nécessitent. Mais les équipes d’astreinte ont déjà pu notamment dans le Revermont ou le Valromey  en fin de mois dernier de tester le matériel pour cette nouvelle période. Où le col pour passer le Colombier a dû être provisoirement fermé. L’Ain dispose de nombreuses agences réparties sur tout le territoire.
Pour la montagne, cela concerne les agences de Bellegarde – Pays de Gex, Bas Bugey, Haut Bugey, Bresse-Revermont pour les centres d’exploitation de Cerdon et Simandre sur Suran. Pour la plaine, les agences concernées sont celles du Val de Saône-Bresse, Dombes-Plaine de l’Ain, Bresse-Revermont pour les centres d’exploitation de Bourg, Coligny et Tossiat.
Pour le secteur autoroutier de l’Ain, c’est APRR qui gère cela avec là encore différents centres d’exploitations répartis un peu partout comme celui situé dans le secteur du col de Ceignes.

Des priorités. Le Département a mis en place comme chaque année des interventions prioritaires suivant les axes de fréquentations.  Il y a cinq niveaux de service : le réseau routier départemental est hiérarchisé selon l’intensité du trafic. Cette hiérarchisation permet, en période de viabilité hivernale, d’appliquer différents niveaux de service et des traitements différents. Trois grands niveaux sur un total de cinq ont été définis par le Département de l’Ain, classés de N1 à N5. A chaque niveau de service correspond un type d’intervention : N1 étant le niveau le mieux traité et correspond au réseau le plus circulé. Et N3  correspondant aux routes les moins empruntées (soit environ 90 km). Quant au N5, il correspond aux zones non traitées. Ces niveaux de service permettent de dimensionner les moyens et l’organisation du service hivernal.La longueur des circuits sur les niveaux N1 et N2 est de 35 km en plaine et en montagne (fréquence de passage : 3h). Sur le niveau N3, la longueur est de 50km en montagne et 60 km en plaine (fréquence de passage moindre). En cas d’intempéries durables, les moyens sont concentrés sur les réseaux les plus circulés.

121 circuits. On  traite 121 circuits,un chiffre en progression constante dans l’Ain dont 114 en régie et les autres circuits en externalisation, via les 27 centres routiers répartis sur  l’ensemble du territoire qui comprend près de 4500 kilomètres. En moyenne, un circuit de déneigement représente 35 km de routes en zone  de  montagne,  soit  un  temps  de  rotation  de  3  heures à 3h 30  entre  chaque  passage  de  l’engin  de  service hivernal. En zone de plaine, un circuit représente 45 km de routes, soit un temps de rotation de 4 heures entre chaque passage de l’engin.

Les opérations de viabilité hivernale sont organisées dans chaque agence routière. Chacune d’elles connaît bien l’état du réseau grâce au suivi régulier des prévisions météorologiques et aux patrouilles locales.  L’organisation  de  la  viabilité  hivernale  mobilise  l’ensemble  des  personnels  chargés  de  l’entretien  et  de  l’exploitation  des  routes.  Au  total,  ce  sont  300  agents  des  agences  routières  qui  interviennent pour surveiller le réseau et réaliser les interventions de déneigement et de déverglaçage. Et récemment, un appel à candidature a été lancé pour un recrutement de plusieurs agents en contre CDD pour renforcer les équipes. En parallèle, une cinquantaine d’agents organisent et pilotent les actions en tant que « support » aux équipes territoriales. Tout cela au travers d’un total de 120 engins dont 12 spécifiques.

Des fonctions clés : La viabilité hivernale s’organise autour des fonctions clés suivantes :
• le responsable d’astreinte en agence routière :  à  partir des prévisions météorologiques, il détermine l’opportunité  ou  non  de  réaliser  des  patrouilles  de  surveillance  du  réseau.  Il  suit  les  opérations  de  déneigement et de salage et organise les moyens d’intervention à l’échelle de l’agence routière.
•  les  patrouilleurs  :  dès  3  h  du  matin,  ils  observent  la  formation  et  l’évolution  des  phénomènes  hivernaux.
•  le  responsable  d’intervention  :   informé  par  les  patrouilleurs  des  conditions  météo,  de  l’état  des  routes et de leur possible évolution, il a la responsabilité de déclencher localement la mise en œuvre des moyens de déneigement et de salage.
•  les  personnels  d’intervention  :  agents  de  terrain,  ils interviennent  dès que  cela  est  nécessaire  depuis les 27 centres routiers répartis sur l’ensemble du Département.
• le cadre de permanence de la direction des routes :  il supervise l’ensemble du dispositif mis en place à l’échelle du Département et gère les crises routières éventuelles en lien avec les partenaires extérieurs.

Un traitement des routes approprié : Sur la base des prévisions météorologiques, les agents des routes, grâce aux patrouilles réalisées, décident des traitements les plus appropriés pour remettre au noir les axes.
Le  traitement  précuratif  permet d’éviter la formation de verglas en épandant du  sel  sur  la  chaussée par anticipation, au plus près de l’apparition du phénomène. En cas de neige, il n’existe pas de traitement précuratif (avant la chute). La neige ne peut être traitée que lorsqu’elle est tombée rappelle le conseil départemental.
Le traitement curatif :pendant les précipitations, la neige est raclée et évacuée avec des lames de  déneigement  installées  sur  les  engins.  Un  salage  complémentaire, en  fin d’épisode,  permet de  traiter la neige résiduelle. Le verglas est traité par salage.

Les produits utilisés : Le sel fait fondre la glace en abaissant le point de congélation.
La saumure est une saturée en sel, la saumure est fabriquée dans les centres routiers. Elle est utilisée pour mouiller le sel afin de le fixer et d’accélérer son action sur la chaussée.
La bouillie de sel enfin est un mélange de sel et de saumure. La bouillie de sel représente la quasi-totalité des traitements effectués dans le Département de l’Ain.

Le  saviez-vous  ?  Le  sel  n’a  pas  la  propriété  de  faire  fondre  la  neige . Saler avant le raclage entraînerait un gaspillage de sel et aurait un très fort impact  environnemental  sur  le  milieu  naturel  étant  donné  les  quantités  qu’il faudrait épandre rappelle le Département.
En  présence  d’une  couche  de  5  cm  de  neige  et  d’une  température  de chaussée  de  -5°C,  il  faudrait  épandre  1,2  kg  de  sel  par  m²  pour  faire  fondre les 5 cm de neige. Un engin de service hivernal ayant une capacité de 7 tonnes de sel ne pourrait ainsi traiter qu’un seul kilomètre de route !. Durant les épisodes neigeux, malgré l’intervention rapide des agents des routes, il est possible que les usagers roulent sur des chaussées enneigées et ce jusqu’à la fin des précipitations. Le maintien de la circulation se fait essentiellement par évacuation de la neige, en raclant la chaussée avec une lame portée par un engin. Le salage intervient en fin de raclage. C’est une mesure de finition qui vise à accélérer le « retour au noir » de la route.

Le plan de viabilité hivernal en chiffres :

2,060 millions d’euros de coût annuel, hors salaires, pour la campagne d’hiver de 2016-2017

9 800 tonnes de sel épandues (le coût de la tonne se situant entre 70 et 100€)

6 500 sorties de déneigement et de déverglaçage

575 000 litres de saumure

27 centres routiers sur l’ensemble du département

121 circuits

300 agents

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