Ce 11 mai marque le début du triptyque des fameux Sainte de Glace. Cette année après un début de printemps très agité, il n’y a aucun risque de connaitre des gelées tardives avec ce temps quasi estival attendu cet après-midi. Tout comme hier, le thermomètre devrait à nouveau dépasser la barre des 25° sans toutefois atteindre les près de 30° du 13 avril dernier !. Par contre, fréquemment les Saints de Glace ne riment pas avec le gel mais avec la glace qui peut venir d’orages de grêle. Et c’est souvent ce qui est suivi de près par tous les professionnels. Pour cette année, le risque est écarté.
Les Saints de glace (parfois appelés, par confusion phonétique, saintes glaces) sont traditionnellement fêtés les 11, 12 et 13 mai de chaque année. D’après les croyances populaires d’Europe, au nord de la mer Méditerranée, saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais sont ainsi implorés par les agriculteurs et mis à contribution pour éviter l’effet sur les plantations d’une baisse de la température qui s’observe à cette période et qui peut amener une période de gel. On accorde également des zones de gelées (région Alsace) jusqu’au 25 mai. Une fois cette période passée, le gel ne serait plus à craindre. La plupart des calendriers mentionnent actuellement d’autres saints à souhaiter ces jours-là : Estelle, Achille et Rolande. Le changement date de 1960, lorsque l’Église catholique romaine a décidé de « remplacer » les saints associés aux inquiétudes jardinières (réminiscence de paganisme pour le Vatican) par d’autres saints et saintes qui n’auraient aucun lien avec ces croyances populaires.
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Archevêque de Vienne en Gaule, décédé en 474, a institué les Rogations, qui signifient prières de demande liturgique. Il ordonna 3 jours, précédant l’Ascension, de prières contre les calamités.
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Neveu de Saint-Denis martyr, décédé en 304 à l’âge de 14 ans. C’est le patron des enfants.
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Servais, évêque de Tongres en Belgique (décédé en 384). Saint Gervais est souvent cité en lieu et place de Saint Servais) aurait subi le martyre à Milan avec son frère Portaux sous l’empereur Néron. Il fut le premier à disparaître du calendrier, remplacé en 1811 par saint Onésime et aujourd’hui par sainte Rolande.
Il ne faut pas oublier que le calendrier a connu de nombreux bouleversements suite à la méconnaissance, jusqu’à une date rapprochée, des caractéristiques orbitales précises de la Terre. Ainsi, la fête d’un saint correspond aujourd’hui à une date de 10 jours inférieures à celle de la réforme du calendrier de 1582. Or, cette légende semble remonter au début du deuxième millénaire, voire à la fin du premier. De plus, cette mini-vague de froid annuelle semble se produire un mois à l’avance par rapport au milieu du siècle précédent, et certaines régions du globe ne la connaissent pas.
Certains expliquent le dicton par un phénomène astronomique coïncidant. Aux environs du 12 ou du 13 mai de chaque année, l’orbite de la Terre est amenée à traverser un disque de poussières extrêmement diffus dans le système solaire, formé aussi bien par des particules piégées que par des résidus provenant de la formation des planètes à l’aube de leur existence. Pendant quelques heures, la poussière fait très légèrement obstacle aux rayonnements solaires. La diminution de leur intensité est inobservable sans instruments de mesure extrêmement sensibles, mais suffisante pour influencer les délicats mécanismes de la météorologie de notre globe. La Terre traverse à nouveau ce disque de poussière six mois plus tard, i.e. le 11 novembre.
Cependant, la coïncidence n’est troublante que si l’on ne connaît pas la météorologie. Elle est en fait seulement anecdotique car le phénomène astronomique est mondial alors que le dicton est très local. Le mois de mai correspond, dans les latitudes moyennes de l’hémisphère nord, à la fin de la rapide circulation de systèmes météorologiques d’hiver. Le passage de fronts froids, amenant de l’air du nord, se produit donc encore de temps à autre. Quand le ciel se dégage ensuite sous un anticyclone, la perte de chaleur est encore importante, surtout la nuit. Il est donc normal d’avoir encore des périodes froides à cette époque même si la tendance des températures est à la hausse.
Il n’y a pas besoin d’expliquer la coïncidence d’une période de temps frais avec le passage à travers une zone de poussières cosmiques ou l’action de saints. Ce sont seulement des dictons utiles pour se rappeler quand la période climatologique de gel se termine pour l’Europe, au nord de la Méditerranée.
DICTONS
Attention, le premier des saints de glace, souvent tu en gardes la trace. »
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« Saint Pancrace, Servais et Boniface apportent souvent la glace »
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« Avant Saint-Servais : point d’été, après Saint-Servais : plus de gelée. »
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« Quand il pleut à la Saint-Servais, pour le blé, signe mauvais. »
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« Saint-Servais quand il est beau, tire Saint-Médard de l’eau. »
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« Quand la saint Urbain est passée, le vigneron est rassuré. »
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« Mamert, Pancrace, Servais sont les trois Saints de Glace, mais Saint Urbain les tient tous dans sa main. »
Aux trois premiers saints, certains rajoutent également saint Boniface (14 mai). Par contre, à Béziers, on craint saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril), saint Aphrodise (28 avril). Ces fêtes passaient pour être accompagnées de gelées tardives. Dans le département du Gard, on invoque à ce sujet « les Cavaliers » : saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril), saint Eutrope (30 avril), saint Croix (3 mai) et saint Jean-Porte-Latine (6 mai). Leur noms en langue d’Oc sont Jourget, Marquet, Troupet, Crouzet et Janet.
Source : Wipikédia