Lutte contre le verglas : l’avenir passe par des sels encapsulés dans le bitume ?.

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Les sels encapsulés dans le bitume représentent une innovation intéressante dans la lutte contre le gel et la formation de verglas sur les routes. Leur principe repose sur l’incorporation de particules de sel à l’intérieur même du revêtement routier, afin qu’elles soient libérées progressivement en fonction des conditions météorologiques. Cette technologie vise à réduire la nécessité d’épandage de sel et à améliorer la sécurité routière, en particulier lors des périodes de gel soudain ou de neige fine.

Le fonctionnement repose sur une libération contrôlée du sel. Lorsqu’il pleut, neige ou que l’humidité augmente, l’eau pénètre dans la chaussée et entre en contact avec les capsules contenant du chlorure de sodium (NaCl) ou du chlorure de calcium (CaCl₂). Ces capsules sont conçues pour se dissoudre lentement, permettant ainsi au sel de s’infiltrer à la surface de la route et de prévenir la formation de glace. Cela crée un effet déverglaçant automatique, qui limite la formation de plaques glissantes avant même l’intervention des services de voirie.

Le choix des matériaux est crucial. Les sels utilisés sont souvent ceux employés dans le salage classique, mais leur encapsulation nécessite une structure polymérique ou minérale qui résiste aux contraintes du trafic tout en restant perméable à l’eau. Le bitume, quant à lui, doit être modifié pour intégrer ces particules sans altérer la durabilité de la chaussée. Des mélanges spécifiques, intégrant du gravier, des liants bitumineux et ces capsules de sel, sont testés pour garantir leur efficacité sur le long terme.

Sur le plan technique, ces enrobés modifiés sont conçus pour durer plusieurs années et conserver leur efficacité même après un trafic intense. Toutefois, la quantité de sel encapsulé dans le revêtement est limitée, ce qui signifie qu’au bout de quelques saisons hivernales, la chaussée devra être renouvelée ou complétée par des traitements traditionnels.

En matière d’échéances, cette technologie est encore en phase d’expérimentation dans plusieurs pays. Des tests ont été menés en Scandinavie et au Canada, où les conditions hivernales sont rigoureuses. En France, certaines routes de montagne ou zones sujettes au verglas pourraient voir l’apparition de ces enrobés dans les prochaines années, en complément des traitements classiques. L’objectif est à la fois économique et écologique, en réduisant la pollution des sols et des nappes phréatiques liée aux épandages excessifs de sel.

En termes d’efficacité, les études montrent une réduction significative de la formation de glace sur les routes équipées de ce revêtement. Cependant, cette solution ne remplace pas totalement l’entretien hivernal et son coût reste plus élevé qu’un bitume classique. Le développement de matériaux plus résistants et capables d’augmenter la durée de vie du sel encapsulé est un enjeu majeur pour rendre cette technologie viable à grande échelle.

Le bitume intégrant des sels encapsulés offre donc une approche préventive face au verglas, avec l’ambition de rendre les routes plus sûres tout en limitant l’impact environnemental des traitements hivernaux. Reste à voir si cette innovation pourra être déployée à grande échelle dans les années à venir.On évoque une échéance possible d’ici une dizaine d’années. Si tout va bien….

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