
Une hausse des températures probablement inexorable.
Depuis la fin des années 40, la France a connu pas moins de 45 vagues de chaleur et ou de canicule. L’Ain n’échappe bien sûr pas à ces statistiques. Décennie après décennie, le département enregistre de plus en plus fréquemment un nombre de jours de chaleur en hausse. Une hausse probablement inexorable. Sur la période 1951-1960, la station de référence d’ Ambérieu a comptabilisé 115 jours à plus de 30° soit une moyenne de 11,5 par an. Sur la décennie suivante, cette moyenne a grimpé à 15,4. La période 1971-180 ayant été plus froide, nous étions redescendus à une moyenne de 11,4. Mais depuis 1980, tout a l’air de s’emballer et les données sont sans cesse en hausse. Ainsi, sur la période 1981-1990, les plaines de l’Ain ont enregistré 162 jours de fortes chaleurs. La décennie suivante voit ce total grimper à 196 jours. Depuis les années 2000, on peut parler de données inquiétantes.
De 2001 à 2010 le total a fait un bon exceptionnel passant ainsi de 196 à 251 jours. Ainsi chaque année l’Ain compte en moyenne 25 jours de fortes chaleurs annuels. Et sur 2010-2020, ça grimpe encore avec un total de 290 jours. Ainsi depuis 70 ans, le nombre de jours de fortes chaleurs par an soit plus de 30° a presque triplé dans le département de l’Ain. Les nuits sont également de moins en moins fraîches, de quoi rendre la récupération difficile pour les organismes. Autre constat fait : si par le passé ces jours à plus de 30° se concentraient essentiellement sur les mois de juillet et d’août désormais les vagues de chaleur sont de plus en plus notables sur les mois de septembre.
Entre 1991 et 2000, on ne relevait qu’un total de 8 jours à plus de 30°. Désormais, sur la dernière décennie, cela a explosé avec 36 journées !. Excepté l’été 2021 très arrosé et plutôt frais et l’année 2019, on relève depuis 2017 plus de 40 jours par an où le mercure dépassé les 30°. Le mois de mai enregistre désormais aussi des journées de plus en plus chaudes comme en 2009 mais cela reste encore pour le moment contenu.
Depuis l’après-guerre, la première véritable vague de chaleur dans le département se produit au tout début du mois de 1952. Pendant 6 jours consécutifs, le thermomètre franchit en journée la barre des 35° en plaine avec une pointe à 38° le 1er juillet. En juillet 1964, de fortes chaleurs sont enregistrées mais cela ne dure pas et les ces jours ne sont pas à la suite des uns aux autres.
L’été 1983 marquera les esprits et notamment son mois de juillet. C’est la première fois depuis le début officiel des relevés dans le département que le mercure atteint la barre des 40°. Ce fut le 22 juillet une première fois puis une seconde fois 7 jours plus tard avec cette fois-ci une pointe à 40,2°. Dès le lendemain, le mercure repart à la baisse. Juillet 83 aura comptabilisé 21 jours à plus de 30° dont 7 jours de très fortes chaleurs ( plus de 35°). C’est une première depuis l’après-guerre dans l’Ain. Juillet 1994 est chaud également mais sans commune mesure avec 1983. On y relèvera tout de même 20 jours à plus de 30° comme d’ailleurs plus tard en août 97.
L’été 2003 demeure encore historique !
Mais c’est l’été 2003 qui retient l’attention et devient l’été le plus torride de par ses vagues successives de chaleur caniculaire. Cet été exceptionnel comptabilise à lui tout seul pas moins de 62 jours à plus de 30°. Cela commence très tôt dès le mois de juin avec 23 jours à plus de 30° dont 7 jours à plus de 35°. A compter du 7 juin, le mercure ne descend plus en journée sous la barre des 30°. Le 22 juin est torride avec plus de 38° relevé. Juillet 2003 quoi qu’un peu moins chaud l’est encore largement. Le 14 juillet, on relèvera plus de 36°. Le total des jours à plus de 30° atteint 14. On aura également deux nuits tropicales à plus de 20°. Il y avait en eu 5 en juin. Mais l’été est loin d’être fini et une troisième vague caniculaire embrasse le mois d’août qui atteint une moyenne des maximales à plus de 33°. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 25 jours sur 31 à plus de 30° dont 11 jours à plus de 35° et 4 nuits tropicales. Du jamais vu depuis l’après-guerre. De plus, le 13 août, 20 ans après juillet 1983, l’Ain passe la barre des 40° avec 40,3° à Ambérieu alors que le 12 les 40° avaient été à nouveau franchis. C’est ainsi un nouveau record de chaleur absolu, tout mois confondu. Entre le 5 et le 13 août, le thermomètre flirte constamment entre 38 et 40°. Des pointes à près de 41° seront même atteintes dans certains secteurs du département.
Depuis cette époque, les vagues de chaleur se font de plus en plus récurrentes et prolongées. En juillet 2006, les 2/3 tiers du mois sont au-dessus des 30°. Les normales saisonnières sont largement battues. La fin de de la décennie des années 2000 apporte encore son lot de fortes chaleurs. En août 2009, le 19, des pointes à 39° se produisent. Un jour sur 2 est chaud. Juillet 2010 est marqué par 5 nuits tropicales durant la première partie du mois.
Depuis le milieu des années 2010, cela s’accélère. Juillet et août sont constamment touchés par des vagues de chaleur. C’est aussi sur ces dernières années que le cumul des jours à plus de 30° est le plus important ; régulièrement au-dessus des 40. On en observe 46 en 2017, 47 en 2018, 41 en 2020.
Juillet 2015 affichera 9 jours torrides à plus de 35° dont 6 consécutifs entre le 2 et le 7. Août qui suivra fait un peu moins avec 4 jours mais enregistre 6 nuits tropicales. Les étés suivants ( 2017 , 2018, 2019 ) sans être historiques offrent encore de fortes chaleurs, souvent un jour sur deux.
Et la nouvelle décennie qui s’est ouverte part sur le même chemin que la précédente avec plus de 3° d’excédents sur les moyennes des maximales. Tous ces chiffres prouvent que les vagues de chaleur dans l’Ain deviennent désormais monnaie courante chaque été avec un nombre de jours à plus de 30° sans cesse en progression. En attendant peut-être un jour de connaitre pire avec des pointes à 40° récurrentes…..