Neige : pourquoi les quantités sont parfois difficiles à prévoir ?.

Les plans d'Hotonnes ce vendredi matin ( cap. webcam)
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Les prévisions du début de semaine annonçaient des cumuls de neige entre mercredi et vendredi matin de 20 à 25 cm dès 800 à 1000 m d’altitude. Or, au final, à la déception de nombreux, il n’en a rien été et sur les montagnes aindinoises il a fallu se contenter de simplement quelques cm (généralement 5 cm ) sur le plateau du Retord ou sur le site nordique de la Praille. Légèrement plus vers la station de la Vattay.

Il ne faut pas en vouloir aux prévisions car prédire les quantités exactes de neige est souvent difficile pour plusieurs raisons liées à la complexité des phénomènes météorologiques. Voici les principaux facteurs qui rendent cette prévision délicate et changeante comme celle qui a touché notre département de l’Ain.

Variabilité des conditions atmosphériques

Température de l’air :

La neige se forme lorsque la température est proche ou en dessous de 0 °C. Cependant, une légère variation de température peut transformer la neige en pluie ou en neige fondante, modifiant les quantités accumulées.

Les gradients thermiques (écarts de température sur une courte distance) rendent difficile la modélisation précise.

Épaisseur de la couche froide :

Si la couche d’air froid au sol est trop mince, une partie de la neige peut fondre avant d’atteindre le sol.

 

Complexité des précipitations

Taux d’humidité :

Plus l’air est humide, plus il peut contenir d’eau transformable en neige. Cependant, une humidité excessive peut aussi favoriser des cristaux plus lourds, ce qui affecte la quantité au sol.

Intensité des précipitations :

Les précipitations intenses peuvent faire varier la structure des flocons (flocons lourds ou légers), ce qui impacte les accumulations au sol.

Transition entre pluie et neige :

Les précipitations passent parfois de la pluie à la neige (ou inversement) en fonction des variations thermiques, modifiant la durée et les quantités de neige accumulée.

 

Effets locaux et régionaux

Relief :

Les montagnes ou collines peuvent bloquer les masses d’air, créant des accumulations de neige localisées importantes (effet orographique). À l’inverse, certains endroits peuvent rester à l’abri.

Effet de lac ou de mer :

Les zones proches de grandes étendues d’eau (comme la Méditerranée) peuvent connaître des épisodes neigeux imprévisibles, où l’humidité de l’air amplifie les chutes de neige.

Microclimats :

Dans certaines régions, les variations locales de température ou d’altitude peuvent entraîner des différences significatives sur quelques kilomètres.

 

Modèles météorologiques limités

Données d’entrée imparfaites :

Les prévisions reposent sur des modèles numériques, qui dépendent de mesures précises (vent, température, pression). Si ces données sont inexactes ou incomplètes, les prévisions sont moins fiables.

Résolution des modèles :

Les modèles météorologiques ont une résolution spatiale limitée (par exemple, 1 à 5 km). Cela peut manquer de finesse pour détecter les phénomènes très localisés, comme une forte chute de neige dans une vallée spécifique.

Incertitude temporelle :

Les prévisions météo sur plusieurs jours peuvent surestimer ou sous-estimer la durée des chutes de neige.

 

Phénomènes spécifiques à la neige

Effet de tassement :

La neige fraîche est légère et volumineuse, mais elle se tasse rapidement sous son propre poids ou sous l’effet de températures proches de 0 °C, rendant l’estimation des accumulations difficile.

Impact du vent :

Le vent peut déplacer la neige, formant des congères dans certaines zones, tout en laissant d’autres secteurs presque dégagés.

 

En conclusion : pourquoi est-ce si difficile ?

La prévision des quantités de neige repose sur une interaction complexe entre température, humidité, relief, et durée des précipitations. Même avec les meilleurs modèles informatiques, une incertitude subsiste, surtout dans les cas de températures proches de 0 °C ou dans des zones à relief accidenté.

Pour réduire cette incertitude, les météorologues utilisent souvent des plages estimatives (par exemple, 5 à 10 cm) plutôt qu’une prévision précise. Et puis si tout était prévisible à 100 %, la météo à attendre serait probablement moins plaisante à suivre…

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