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Un peu d ‘histoire.

La tranquille Reyssouze qui traverse le chef lieu du département de l’ Ain n’ a pas toujours été bien calme. La dernière grande crue remonte à 1954. Depuis avec mesures prises elles deviennent bien rares. La dernière remonte au 17 avril 2005 qui avait envahi entre autres une maison de retraite. Les crues étaient fort nombreuses et parfois violentes dans le passé. Il n’ était pas rare de voir la Reyssouze sortir trois à quatre fois par an de son lit ! L’ homme a été en partie responsable de tout cela car cette rivière a été totalement modelée par lui avec l’ implantation de nombreux moulins si bien que son cours d’ eau fut déplacé pour les faire fonctionner. Par le passé la cité bressanne en a compté jusqu’ à 9 et de nos jours il ne reste que quelques souvenirs et témoignages. On peut citer les moulins de Brou, de Curtafray, Crève-coeur, de Rozières. Certains ont disparu et d ‘autres ont été en réhabilitation comme celui des Rozières qui accueillera le futur pôle de la Petite enfance de la ville. Un programme pour canaliser la Reyssouze fut entrepris dans les années 50. Avant la seconde guerre mondiale, Alphonse Digue, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées imagine la création d ‘un lac d’ écrêtage des crues en aval de la ville. Après la guerre, Amédée Mercier, le maire de Bourg de l’ époque ( dont une avenue porte son nom) et l’ ingénieur en chef Henri Dollet relancent le projet sur de nouvelles bases. Le 23 novembre 1951, le Conseil municipal décide du creusement d’ un canal de dérivation. Le chantier commence en 1952 sur le cours naturel de la rivière comblé par des siècles d’ abandons. En 1995, le canal de dérivation est enfin achevé et ainsi la Reyssouze est devenue bien plus inoffensive même si un débordement est toujours possible comme au printemps 2005 mais sans commune mesure avec ce que la ville a connu par le passé. La zone inondable du passé est devenue dès la fin des travaux une zone constructible qui meris ainsi à la ville de se développer. Les ZUP de la Reyssouze et du Pont des Chèvres qui enjambe la rivière en sont les preuves. Mais il faut savoir qu’ encore de nos jours Bourg en Bresse compte encore quelques zones inondables où l’ urbanisation est impossible.

Petit récapitulatif des grandes crues depuis 1820

1820 :  Les riverains se plaignent des inondations provoquées par les moulins. Les meuniers ne respectent pas les cahiers des charges en matière de batiments.

1825 : de graves inondations de par le fait d’ un mauvais entretien de la Reyssouze et des moulins, surviennent dans tout le bas de la ville.

1839 :  d ‘importantes inondations sont encore provoquées par les moulins. Rien n’ est entretenu, pas plus les biefs des moulins que les berges de la rivière.

1840 : cette année marquera la crue la plus importante qui atteint des sommets. La fin du mois d ‘ octobre est marquée par des pluies d ‘une rare violence qui provoqueront des crues dans toute la région du sud est. Dans la nuit du 29 au 30 octobre 1840 , le bas de la ville est noyé comme le péristyle de l’ Hôtel de Ville. Les maisons de tout le centre ville sont envahies par les eaux atteignant le plus souvent entre 30 et 60 centimètres.Le flot dépassa le seuil de l’ église de Notre Dame qui baigna dans près d’ un mètre d’ eau comme ce fut aussi le cas dans bien des maisons. Les caves du bas de la ville ont été inondées. Les routes entre Bourg en Bresse et Besançon et Lons le Saunier sont coupées et des ponts sont emportés. Dans le quartier des Dîmes, les habitants sont obligés de monter dans les greniers et sur les toits de leurs maisons pour se protéger. De plus en plus les moulins sont dans le collimateur des pouvoirs publics ainsi que de la population.Ils ont longtemps été considérés comme on l’ a vu plus haut comme les grands coupables de ces crues importantes.

1856 : A Bourg en Bresse, la route impériale 79 fut complètement submergée par la Reyssouze à hauteur du faubourg du Jura. Dans le centre ville, plusieurs maisons de la rue Gouverneur  sont envahies par le Cône. Il y avait un mètre d’ eau dans certaines habitations.

1928 : Le 16 février, les pluies continues que Bourg en Bresse et sa région subissent ces jours derneirs ont provoqué de fortes crues de la Reyssouze qui en maints endroits est sortie de son lit. Le marché aux petits porcs du mercredi 15 n’ a pu avoir lieu à son emplacement habituel et toucha qur l’ avenue Rozières. Plus de la moitié du champ de foire est en effet recouverte de 30 centimètres d ‘eau et il ressemble plus à un étang qu’ autre chose, où émergent seulement les arbres et les petits édifices publics. L’ avenue Rozières est coupée après l’ abattoir et les prés bordant l’ allée de Challes sont totalement recouverts d’ eau. Elle couvre aussi la place du Revermont. Le maire décida de faire faire aux piétons le parcours en voiture dans la zone inondée, depuis la route de Ceyzériat et de la place du Revermont. On enisage également d’ établir un passage avec des madriers vers l’ avenue de Rozières. 2 personnes furent évacuées dont une âgée qui fut retirée de son lit baignant dans l’ eau.

1935 : Dès le jeudi 3 octobre de violents orages éclatent sur toute la région de Bourg en Bresse. Jamais encore selon la presse de l’ époque, on avait vu un temps aussi extraordinaire de par son intensité et aussi sa durée sur le secteur. Toute la nuit sans interruption et même le lendemain matin le vendredi le tonnerre n’ a cessé de gronder sur la région pendant qu’ il tombait une pluie diluvienne. Dès la nuit de jeudi à vendredi dans la plupart des vieilles maisons de Bourg en Bresse les locataires durent s’ employer à essayer de stopper l ‘ eau qui bien sûr pénétrait partout, poussée par un vent violent mais au final le constat fut tout simplement un véritable désastre dans les quartiers bas de la ville. Cette grosse pluie tombant en trombe sans discontinuité eut vite recouvert tous les terrains voisins de la Reyssouze pendant que dans les parties basses de la ville les égoûts impuissants à évacuer les trombes d’ eau, des torrents commençaient à s ‘engouffrer dans les caves. La Reyssouze et tous les biefs voisins ne tardèrent pas à déborder. Avant le lever du jour, l’ alerte était donnée et on allait au devant d ‘un terrible désastre. Dès le commencement de la matinée du 4 octobre, tout le quartier des « 4 vents  »  se retrouvait les pieds dans l’ eau et toutes les routes furent coupées. La route de Ceyzériat par exemple fut recouverte par 1,50 m d’ eau ! . Du jamais vu ! La clinique Vernaud devenue depuis la clinique Convert fut totalement dans l’ eau. Même les chevaux ne pouvaient plus se déplacer et passer. Durant toute la matinée du vendredi l’ eau ne cessa de monter partout et il fallait plutôt songer au sauvetage des habitants bloqués dans leur maison. Le maire de l’ époque, M Dupont fit chercher des barques mais ce ne fut pas évident d ‘en trouver et peu courant dans notre région ! . 2 seulement furent trouvées et il demanda l’ aide de la troupe. A Rozières l’ eau montait sans cesse encore à 14 h et il devint même impossible d’ accéder aux maisons de cette avenue. La rue Charles Robin, proche du champ de foire, fut transformée en véritable canal et recouvert de plus d ‘ 1 m d’ eau. Le champ de foire, pour sa part fut recouvert dans sa totalité lui aussi par encore un mètre d’ eau. derrière l’ usine à gaz, la situation n’ était guère meilleure. Là c’ était le Cône qui débordait et noyait tout le quartier. L’ eau allait jusqu’ à l’ usine Morgon, rue du Stand. Jamais de mémoire d’ homme une inondation ne fut aussi subite et aussi générale que celle de ce 4 octobre. Les dégâts furent énormes et considérables.  De nombreuse smaison furent noyées sous plus d ‘un mètre d’ eau. Le pont qui enjambe la rivière La Veyle à St Rémy sur la route conduisant à Corgenon est effondré.

1954 : Dans la nuit du 9 au 10 décembre suite à de fortes pluies et devents forts de secteur sud des inondations se sont produites dans différents quartiers bressans. Les travaux du canal de la Reyssouze dont on a parlé plus haut étant alors encore en cours, cela contribua à pousser l’ eau en direction du bas de la ville. Les eaux envahissèrent particulièrement le champ de foire, la route de Ceyzériat une fois de plus, le pont des chèvres à Bourg,  la rue Charles Robin; en fait des secteurs toujours reconnus fragiles et propices à être inondés.

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